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J'ai d​é​jà commencé à mourir

by Armunzen

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1.
Nul 01:49
Nul n'a jamais vu L'intérieur de mon cœur Le sang de mon cerveau Le noir de mes poumons Les corps humides et blancs Qui dorment dans mon lit Ni les filles ni les hommes Qui vivent là dans ma main Et nul n'a jamais vu Le vert de ma médaille Ni son bleu, ni d'ailleurs Le revers de mes dailles Mes crocs et mon venin La vue de mon château L'amour qui me revient Mais s'en va en riant Et nul n'a jamais vu Les chiens noirs du Mexique Amis du bout du monde Qui dorment sans rêver Non nul n'a jamais vu La peur sur mon visage Sans se voir épinglé Sur l'une de mes pages Et nul n'a jamais eu Jusqu'ici en tout cas Un peu de ma semence Sur la joue pour la nuit Car nul n'a jamais su Pour y voir mon organe Percer entre mes yeux Un p'tit trou dans mon crâne Si nul n'a jamais su Pénétrer mes pensées Aurait-il jamais pu Comme je l'ai si bien fait Avec mes amies Des amies mises à nu Avec mon pénis Pénétrer mon anus ? Auraient-ils jamais vu Le soleil de mon corps Quand avant de mourir Il souriait à la mort ?
2.
A moi les putes Le sexe et le sang Les rêves en plus grand A moi la lutte Des cigarettes et de la bière De la caféine et du sommeil D'une petite pipe au réveil Et des poèmes en enfer A moi les chiennes Qui dorment sur le trottoir Qu'on baise sans les revoir A moi les chaînes Des larmes et de la passion Du souvenir de nos vingt ans Du suicide de nos enfants De la ville et de sa prison A moi la métropole Ses traîtres, ses moutons Ses belles illusions A moi le viol Du corps et de l'esprit De millions de rouges glands Du drapeau bleu, rouge et blanc A moi le viol de l'incompris A moi la vie A moi les marmites en or Des jeunes vieux comme des morts Qui ne savent pas sourire A moi la vie Et l'infini désert de béton Et des belles femmes Et puis de leur tétons Et mes neuf mètres carrés de lumière artificielle A moi la garde A moi la garde Avant la rage avant la corde avant la barbe A moi les putes et le goût du sel sur leurs lèvres A moi les routes pavées d'or, à moi les voitures qui brûlent A moi le doute, à moi le vide et la fièvre A moi les notes des plus grands sur les murs de ma cellule
3.
Bien sûr on aurait pu Vivre de couleurs et d'air pur De noirs et de blancs Se nourrir de sentiments Et boire à la source les véritables nutriments Ériger nos sexes comme des monuments A la vue des étoiles et de leurs habitants Et déduire nos âges du nombre de printemps Et parler avec des bruits émis par des orifices muets Et en saisir le sens Toi et moi Sur les toits Sous la Terre Nourrissant l'univers On aurait pu Au lieu de rêves avoir une vie Connaître le goût des sons, l'odeur des images Et détruire nos corps, brûler nos visages Se crever les yeux et avoir plusieurs noms Ou bien ne pas en avoir, de toute façon On aurait eu En lieu et place du cœur, un volcan en éruption Vomissant des larmes, abreuvant nos veines d'un liquide Chaud et salé Blancs comme la neige, on aurait été On aurait pu courir à la mort, sourire à nos pertes Et ne jamais dormir On aurait pu se comprendre Monter pour ne jamais redescendre Immobiles Beaux comme des églises On aurait vu les corps tomber Comme la pluie sur le pavé Comme les feuilles à l'automne Comme on tombe amoureux Évidemment, on aurait pu Avant que la Terre nous oublie Avant d'écrire nos testaments, que la drogue étouffe nos cris Si seulement on avait su Avant que tu t'en ailles Avant que je m'enterre Et que nos yeux s'habituent à la lumière Avant qu'on me diagnostique un cancer et que j'perde la raison Et que la nuit devienne le jour Et que le jour devienne l'ennui Et qu'à nos portes Les rats viennent par milliers Nous montrer Qu'ils écrivent leur nom sur les murs avec leur sang Ils ont peur Hier ils n'étaient rien Demain ils ne seront plus Et ceux qui craignaient la mort Demain n'y penseront plus S'ils avaient su Que tout s'enchaîne, les hommes les premiers Et que bientôt, tous nos rêves nous auraient oubliés Qu'attiré par le vide Dans tes yeux, même le bien pousse au suicide
4.
Intouchables 05:14
Ils parlent d'amour et de foi Et font ce que faisaient les rois Ils s'enivrent Ils rient sans même savoir pourquoi Ils sont heureux, même que parfois Ils pleurent de joie Ils jettent leur bonheur à la face du monde Sans se soucier des conséquences Ils veulent savoir sans même toucher la vie Ils veulent construire leur avenir Ils parlent souvent sans réfléchir Ils savent sourire Ils aimeraient tous qu'on leur pardonne Racontent une vie qu'ils abandonnent Qu'ils oublient Ils jettent leur bonheur à la face du monde Sans se soucier des conséquences Ils veulent savoir sans même toucher la vie Leur cœur est un gouffre qui s'étend D'un bout à l'autre de l'horizon Et seul, la nuit, je les entends Frapper les murs de leur prison
5.
L'enfer 02:16
L'enfer est pavé de putes, et l'amour attendra Au détour d'un désert, les yeux levés au sol Quand nos cœurs s'exécutent dans les plis de nos draps Tu vois, le corps s'enterre mais le reste s'envole L'enfer est pavé de putes, pour le reste on verra Perdus dans les boulevards, enterrés sous le ciel Années après minutes, sur l'aiguille de nos bras, Tu sais, il est trop tard pour se couper les ailes L'enfer est pavé de putes, et d'années lasses de moi Puisqu'il ne reste rien dans les traces de mes pas Au fond de mon calbute, tu peux faire comme chez toi Tu ris, mais tu sais bien que le cœur n'y est pas L'enfer est pavé de corps et de restes de toi Et des cuisses de la mort, de secondes lasses d'émois De rêves avec mention qui me passent sur le cœur Et des bonnes intentions qui sourissent aux vainqueurs Il est pas fait pour moi, il est pas fait pour moi Il est pavé de pierres qui ne brillent que pour toi Il est pas fait pour moi, il est pas fait pour moi L'enfer L'enfer est pavé de putes, et l'amour attendra Au détour d'un désert, les yeux levés au sol Quand nos cœurs s'exécutent dans les plis de nos draps Tu vois, le corps s'enterre mais le reste s'envole
6.
J'veux pas savoir Le sens de ces mots Courts, tranchants comme des couteaux Qui sortent de ta bouche J'préfère ne pas entendre Tes cris et tes gémissements Quand tu t'oublies Et que tu m'oublies un peu plus J'préfère encore crever Me l'ver sans m'être couché Te voir sans te toucher Et courir tout nu Dans la rue Me traverser le gland Avec une petite bite En fer blanc Ou me couper les doigts Ça m'évitera p't-être De les mettre là ou y faut pas J'veux pas non plus savoir C'que tu dis sur moi Quand j'suis pas la Vu qu'avec mes amis On parle toujours de toi On dit des cochonneries Et pis on te crache dessus Ça s'fait pas J'suis pas violent mais j'pourrais bien Un beau jour, de bon matin Te battre a mort avec mon gourdin Celui qu'tout l'monde a mais que celui-là c'est le mien J'pourrais faire un effort Pour que les corps s'effacent et laissent place au décor
7.
A coté de chez moi y'a des folles J'les entends rire le matin Elles fument et boivent de l'alcool Elles crient et elles dansent jusqu'à demain Parfois elles chantent Au milieu d'la nuit Mais jamais elles pensent Pensent à moi J'ai essayé d'les oublier mais j'peux pas Je voulais plus les écouter mais malgré moi J'les entends dire C'que j'veux pas savoir J'les entends rire Rire dans le noir Elles disent qu'un jour elles partiront mais elles sont là Je vis avec elles mais elles ne le savent pas Même quand elles pleurent Même quand elles murmurent J'entends leur cœur Derrière le mur A coté de chez moi y'a des folles J'les entends rire le matin Elles fument et boivent de l'alcool Elles crient et elles dansent jusqu'à demain
8.
La coupe 01:02
Pour te toucher J'avais mes doigts Je les coupe Pour te parler J'avais ma langue Je la coupe Pour te baiser J'avais mes lèvres Je les couds Pour t'aimer J'avais mes yeux Je les crève Et pour t'atteindre Je n'ai plus rien Et j'en crève Ça te la coupe
9.
Lyne 02:52
Dis-moi Lyne Est-ce que j'ai mérité ça ? Est-ce que c'était pour moi ? J'ai mal, j'ai peur et j'ai froid Retiens-moi Est-ce que c'était pour moi ? Est-ce qu'on va encore longtemps mourir Pourrir En attendant de devenir Un autre élément du décor Plus discret, plus incolore Indolore Et vide du désir d'éclore ? Lyne J'ai peur de la mort Au fil du temps Je la vois se préciser Se profiler Se dessiner S'ériger comme les murs Et j'ai trop peur d'avoir laissé mes rêves De l'autre côté J'ai trop peur d'avoir blessé la beauté Lyne J'te disais de pas t'en faire Lyne Je brûle en enfer Et j'ai pas le temps de défaire Ce que j'ai mis trop de temps à faire M'oublie pas T'façon comment tu pourrais faire ? Lyne On aurait du courir En silence Ils auraient pleuré notre absence Et dans l'noir on aurait fait autrement Doucement Comme quand on était des enfants
10.
Elle pleure 01:54
Il pleut Alors elle s'enterre Et ses ongles crissent contre le béton Résonnant dans les couloirs Étouffés par l'obscurité Elle a peur Alors elle se serre contre lui Et le tâche de son maquillage Noir Comme des cendres cernées de larmes Elle pleure Pas parce qu'elle est faible, non Mais parce qu'elle a été forte trop longtemps Elle pleure Et les portes automatiques se referment sur sa main La coupant du monde Et la voilà partie, emportée sous les hurlements du métal Et ses genoux craquent, en heurtant les rails La voilà seule, et la peau est rose, la pierre La voilà nue, errant parmi les rats Et ses os se brisent, et le vent arrache ses pétales Et son corps s'ouvre, et libère ses entrailles Sur la ligne 2, direction Nation Elle se décompose jusqu'à la prochaine station
11.
Dans ces yeux vides Bleus et froids Sous ces paupières qu'on a posées là Sous la terre Du bout de mes doigts Je touche des corps qui n'existent pas Des qui vivent Et qui ne parlent pas Des qui pleurent et qui ne me regardent pas Sous les draps Au bout de la terre Je caresse la mort en enfer Et je glisse parfois entre ses reins Et je meurs parfois contre ses seins Si la peur, c'est l'envie, moi Je fais l'amour à la mort Dans le noir Je suis l'amant du mal Marqué de l'encre du diable Dans mon cœur Enfoui sous la terre, j'ai froid Sous ma peau qui saigne trop souvent Entre mes lèvres Bleues et froides Je murmure encore qu'ils ne m'auront pas vivant Ceux qui vivent Et qui ne parlent pas Ce qu'ils vivent Ça ne me regarde pas Et je sens Du bout de mes doigts Les flammes qui lèchent les murs autour de moi Et je glisse encore entre ses reins Et je danse encore jusqu'à la fin Si la peur c'est la vie, moi C'est à l'amour à la mort Je peux les voir Car j'ai vendu mon âme Et jeté mon corps dans les flammes Quand ils prient, moi Je suis l'enfer du décor Je suis le sang Sur les mains des coupables Marqué de l'encre du diable Vous ne m'aurez pas vivant Vous ne m'aurez pas vivant Vous ne m'aurez pas vivant Vous ne m'aurez pas vivant Vous ne m'aurez pas vivant Vous ne m'aurez pas vivant On ira Main dans la main Au bord de la falaise Là-haut sur le chemin Et comme tu sais j'ai le vertige Je ne regarderai pas en bas Et puis Au coucher du soleil On fermera les yeux Et on les poussera dans le vide On sera heureux
12.
Me laisse pas seul ici J'pourrais mal tourner Entre ces tours Nées du vice et du souffre Dans la douleur d'un cœur qui souffre Me laisse pas J'ai pas fini de creuser ce trou enfin conforme à mes dimensions Au fond, la forme et la passion Quelle différence pour quelle intention ? J'ai pas fini de graver la pierre avec mon nom J'ai pas tout dit Et Dieu sait que j'en dis plus au papier qu'à mes amis C'est pas pour moi L'art de vivre ne donne que des toiles ratées Et aujourd'hui y'a plus que des bières sur mon chevalet Les rires au dehors, l'odeur de la rue Les basses que les murs filtrent et le sentiment de déjà-vu On est tous déçus Et ces mots qui nous restent en travers de la gorge L'impression de crever Les couleurs de la banlieue J'suis pas sur de vouloir vivre vieux J'ai encore moins d'avenir que de passé Mes pages s'envolent au lieu de se classer Tu peux pas me laisser Entre ces vers luisants Ces regards méprisants Ces rues et ces traces de sang sur mes vêtements Dans la nuit J'ai souvent peur de pas retrouver mon chemin Ma planète, mon univers, et ces voix dans ma tête Le silence Et la terre où je suis né J'ai besoin de dormir dans ta main De mourir dans ton cœur Le long de mes bras La vie laisse des traces Je sais Le long des années Tout passe C'est pas pour toi J'sais pas pourquoi Dehors Y'a ce qui m'attire Et ce qui me pousse Vers la mort On aurait du courir Le long de tableaux Faits de peinture mélangée à de l'eau Qui déborde comme mes pleurs par ma bouche quand j'bois trop J'les entends parler Je goûte dans leur voix une lueur Mais c'est de ceux qui ne parlent pas dont j'ai peur Ou peut-être bien que c'est le contraire J'ai rêvé de moi parmi eux La corde au cou et de l'or sur mes poignets J'ai des rêves de toi par milliers Dis-moi Comment tu pourrais me laisser ? Pourtant Eux savent ce qui est beau, ils savent ce qui est bien Et ils emportent mes étoiles et il n'en reste rien Ils savent ce qu'il nous faut, ils parlent même à Dieu Il y a Dieu dans leur corps, et la mort dans leurs yeux Il y a l'amour dans leur main, mais ils ne partageront pas Ils vont mourir demain, mais ils n'en parlent pas Il y a le vide sous leurs pieds, des larmes dans leur vin Un christ sur leur croix et du sang dans leurs saints Tu vois Ils ne m'aiment pas

about

I wrote and recorded this album by myself at home between January 2011 and December 2013.
I think it tells the story of me becoming old.

credits

released January 13, 2014

Simon Saint-Georges

license

all rights reserved

tags

about

Armunzen Paris, France

Discography
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"J'ai déjà commencé à mourir" (13/01/2014)

"Why ?" (13/04/2011)

"The Little Prince" (21/05/2010)

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